Plaisance, ô Plaisance


 

                                                                                           "On ne naît pas par hasard
                                                                                                   quelque part,
                                                                                                   Naître à Plaisance
                                                                                                    est une chance"
 

            Plaisance, village que j'aime. Bien sûr, j'y suis né une nuit froide d'hiver en 1948 après la guerre, baby du baby boom. J'y ai vécu mon enfance, mon   adolescence,comment ne pas aimer ce village où je reviens souvent exilé que je suis dans le Nord ...à Bordeaux

             Des lieux hantent ma mémoire , ils ont souvent hanté mes rêves, ils les hantent encore,je reviens toujours à Plaisance, je suis sur la Place de l'église, je survole la Rue des Pyrénées, je suis à l'église.
 

  L'église?  j'y fus enfant de chœur, Béni soit le Seigneur, goûtant le vin de messe, confessant mes premiers péchés.J'ai aussi quêté à la fin des offices de mariage, gagnant mes premiers sous.J'ai accompagné des morts au cimetière les voyant inhumer dans le grand trou qui sentait la terre fraîche et l'enfant que j'étais,observait,déjà presque indifférent. Et après l'enterrement, vite je retournais en classe en face du cimetière

            A 9 ans, j'avais, si je puis dire, enterré déjà beaucoup de morts, célébré bien des mariages et des enterrements-la vie quoi. L'église, baroque dans mon enfance, surchargée de dorures au temps d'un curé aveyronnais à l'accent rocailleux, puis dépouillée ensuite par son successeur, fan de Vatican II. L'église,maintenant, célèbre par ses orgues, construites par deux "immigrés".De belles orgues aux sons radieux, grandioses dans le chœur,aux portes sombres toutefois. Le coloriste que je suis le regrette parfois, moi qui suis peintre aussi parce que j'aime la couleur, les couleurs chargées de lumière, du suc du soleil. Imaginez le monde en noir et blanc, quelle horreur !
 

    Dans cette église bâti sur le modèle de la première église de Lourdes, par le même architecte,je fus baptisé, je fus confirmé,j'ai chanté le Tantum ergo et secoué l'encensoir autour de cercueils drapés de noir et de violet,j'ai souvent répondu "Et cum spiritu tuo"à des "Dominus vobiscum".

            Le plus terrible, c'était les Vêpres du dimanche après-midi à 15 H. Je perdais 20 minutes de match à l'autre bout du village pour servir les Vêpres et je courais à perdre haleine vers  le stade après l'office pour ne pas perdre une miette d'un spectacle,autrement plus viril.


N.B :connaître l'histoire de la construction de cette église dans "l'histoire de la Bastide de Plaisnce" par Alain Lagors qu'on peut lire dans ce site avec une photo ancienne de cet édifice

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